Dans le monde moderne, où la rapidité, la productivité, et les résultats mesurables semblent dominer nos vies, la thérapie cognitive-comportementale (TCC) s’est imposée comme une approche efficace pour traiter de nombreuses problématiques psychologiques. Cependant, il existe une autre voie, plus introspective et philosophique, qui complète merveilleusement bien l’approche TCC : la thérapie existentielle. Je souhaite aujourd’hui partager avec vous l’impact profond de cette approche sur ma pratique, en m’inspirant des écrits d’Irvin Yalom, notamment son œuvre majeure, « Le Jardin d’Épicure : L’Art de la Thérapie Existentielle. »
Qu’est-ce que la Thérapie Existentielle ?
La thérapie existentielle s’intéresse aux questions fondamentales de la vie humaine : le sens de l’existence, la liberté, la responsabilité, l’isolement, et la mort. Contrairement à la TCC, qui se concentre sur la modification des schémas de pensée et des comportements pour résoudre des problèmes spécifiques, la thérapie existentielle plonge au cœur des préoccupations humaines universelles.
Elle place l’individu au centre de sa propre existence, insistant sur la liberté et la responsabilité personnelle dans la construction de sa vie et de son identité. L’objectif principal est de permettre aux individus de trouver un sens personnel à leur vie et de vivre de manière authentique, en affrontant les réalités existentielles. Elle n’est pas axée sur la « guérison » au sens médical, mais sur l’acceptation et la pleine conscience de son existence.
Impact dans ma pratique
Pour moi, lire Yalom a été une révélation. Ses écrits m’ont ouvert à une dimension de la psychothérapie où le thérapeute devient compagnon de route, engagé dans la même quête existentielle que ses clients. Cette perspective a profondément enrichi mon approche.
Dans ma pratique de la TCC, j’aide mes clients à identifier et à restructurer des schémas de pensée dysfonctionnels. Cependant, certaines questions transcendent les outils classiques de la TCC. Par exemple, lorsque mes clients s’interrogent sur le sens de leur vie après un deuil, ou sur la peur paralysante de la mort, la TCC seule peut se révéler insuffisante.
C’est là que la thérapie existentielle entre en jeu. Elle permet de naviguer dans ces eaux profondes et souvent troublées, offrant un espace pour explorer ces préoccupations existentielles. En intégrant la thérapie existentielle à mon approche TCC, je peux offrir à mes clients un cadre plus large, où l’efficacité des techniques comportementales/ cognitives se combine avec la profondeur de la réflexion existentielle.