La Misophonie désigne une aversion (du grec « misos ») très forte à certains bruits (« fonos ») comme par exemple les bruits de bouche ou nasaux.  Ce terme a été inventé en 2001 par deux spécialistes américains en audiologie. C’est donc une découverte relativement récente et la misophonie reste encore mal connue et mal comprise.

Ces sons provoquent chez les personnes qui en souffrent une vive réaction de rejet, d’irritabilité voir de colère avec un besoin immédiat de faire cesser le bruit.   

La personne qui souffre de misophonie peut recourir à des stratégies d’évitement pour faire cesser l’inconfort (bloules Quies, écouteurs, bruits de fond, évitement des situations familiales,…). 

La maladie apparaît en général à un très jeune âge (adolescence et même le plus souvent enfance). L’âge moyen de survenue est de 12 ans mais peut apparaître dès 5 ans.

Bien que de plus en plus connue, la misophonie ne figure toujours pas dans la cinquième édition du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-V, Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), le livre de référence des psychiatres et psychologues.

Quelle en est l’origine ?

Plusieurs théories ont vu le jour et notamment la piste de la théorie « polyvagale » proposée par un psychiatre américain. Lors de la perception de bruits « corporels » autres que les siens le système nerveux central se mettrait alors à un état d’alerte (stimulation corticale du cerveau primitif), d’où le besoin décrit de s’échapper de la situation pénible.

On évoque aussi la possibilité que la misophonie et les TOC puissent partager les mêmes circuits neuronaux, avec une mauvaise régulation de certains neurotransmetteurs (sérotonine, dopamine).

Quelles sont les pistes de soin ?

Pour le moment aucune étude spécifique n’a été menée sur le sujet.
Les thérapies cognitivo-comportementales semblent être intéressantes pour la prise en charge de ce trouble. Une exposition graduelle aux bruits permettrait de désensibiliser le sujet et apaiser ses réactions émotionnelles. Récemment, une équipe médicale a proposé d’associer une thérapeutique consistant à écouter les sons qui dérangent en les associant à un son agréable comme de la musique (sans que ce dernier ne soit occultant pour le son agressif) et qui amènerait 90% de bons résultats.
L’EMDR permet également de faire diminuer les réponses émotionnelles associées (colère, irritabilité).